Nastassja Martin, Croire aux fauves

Éditions Verticales, 2019

​Quelques années furent nécessaires à Nastassja Martin pour donner vie à son récit,
pour digérer sa rencontre avec l’ours sur un plateau d’altitude dans le massif du Klioutchevskoï.

Nastassja Martin est anthropologue. « Lorsque je suis arrivée sous le volcan chez les Evènes d’Icha tout s’est intensifié, densifié. Je me suis mise à rêver en permanence. » Ses rêves dans la yourte aux côtés de Daria et des siens sont peuplés d’ours.
Daria, figure tutélaire du récit, elle qui sait voir entre les mondes, n’a pu retenir celle qui était partie au-devant de son rêve.

« Le 25 août 2015 l’événement n’est pas un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka.
L’événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. C’est le rêve qui rejoint l’incarné. »
Croire aux fauves se déploie dans un environnement sauvage, l’auteure nous donne accès au monde de la marge, de la zone frontière :
« À propos de cet endroit très spécial où il est possible de rencontrer une puissance autre, où l’on prend le risque de s’altérer, d’où il est difficile de revenir. »
Celle que les Evènes du clan de Daria ont appelé matukha qui signifie ourse,
puis mieddka qui signifie marqué par l’ours, en est revenue, agrandie.

Dominique Riat, Librairie Albert le Grand, 14.10.2020