Actes Sud, 2015
Si vous avez du temps, de la patience, de la passion pour la vie intérieure et la création, si vous êtes un grand rêveur, le livre d’Henry Bauchau, Dernier Journal est pour vous. De 2006 à 2012, ce psychanalyste, poète et essayiste continue son œuvre jusque dans l’extrême vieillesse durant laquelle il dicte son journal, aux portes de la mort. Il nous dit «Je tente avec bien de la peine de vivre la grande vieillesse qui m’est donnée et de rester un peu utile par l’écriture».
Et c’est bien de cela qu’il s’agit. De l’utilité d’un tel livre pour le lecteur. Bauchau bouleverse et tout particulièrement dans les dernières temps de ce homme qui affirme : C’est chaque jour le jour de la fête, de la fête de l’existence. Quand on sait qu’il l’affirme alors même qu’il est frappé de surdité, presque aveugle, dans un essoufflement permanent, alors oui ces mots résonnent et l’on aimerait pouvoir écrire un jour comme lui : Je suis devenu ce que je voulais.
Françoise Vonlanthen, 29.06.2015