Editions de Minuit, 2016
Avec son infinitif en titre, CONTINUER, Laurent Mauvignier invite ses lecteurs à suivre Sibylle, une femme défaite, en déroute depuis longtemps. Brillante, elle a lâché sa carrière, amoureuse, elle a perdu tous ses amours, mère, elle est en train de perdre son fils, Samuel, ado paumé, très paumé qui dérive vers la haine ambiante de l’autre, de la peur de l’autre, flirtant avec le rêve d’une France blanche et pure.
Mais Sibylle se rebelle et elle veut DECIDER, prendre en main leur destin. Elle se lance alors dans un voyage initiatique dans les montagnes du Kirghizstan, d’une beauté sauvage époustouflante. Sibylle et Samuel, à cheval, traversent des paysages arides et dangereux. S’en sortir coute que coute, ne pas fuir, ne pas se diluer, aimer, traverser, regarder, chevaucher, continuer.
Un roman que le lecteur assurément gardera dans sa bibliothèque intérieure, y repensant, rêvant d’une adaptation cinématographique pour s’y replonger, rêvant peut-être aussi d’un long voyage dans les montagnes kirghizes ou se tatouant une phrase de Samuel Beckett qu’on lit en sous-voix dans le texte de Mauvignier.
Françoise Vonlanthen, 02.10.16